À la conquête de Derborence: une aventure grandiose au cœur des Alpes!

C’est par une belle journée d’été que nous montons à bord du bus pour Derborence. Le véhicule se remplit de passagers, venus pour la plupart randonner. À 9h05, c’est parti pour plus d’une heure de trajet. Nous traversons la ville de Sion et déjà le temps ralentit. À partir de Conthey, nous quittons la plaine et nous commençons notre ascension, tout d’abord à travers le vignoble valaisan. Nous faisons une halte à la poste du petit village d’Erde.

Puis, nous quittons les coteaux pour entrer dans un univers plus minéral et encaissé. La vallée est prise entre deux pans de montagnes spectaculaires. Les premiers points de vue vertigineux et l’attraction du vide ne laissent personne indifférent.

Croisements impossibles

Sur cette partie du trajet, les croisements deviennent plus complexes. Pour faciliter le passage du car postal, notre chauffeur Josy s’arrête pour déclencher à distance, les feux de signalisation situés au début des deux galeries à venir. Le trafic arrivant en sens inverse est ainsi bloqué.

Josy profite également de fermer les fenêtres de toit, pour se prémunir des éventuelles chutes de pierres, et éteint la climatisation. Il nous expliquera ensuite qu’il limite tous les bruits susceptibles de le déconcentrer. N’oublions pas que nous sommes sur une route de montagne où la nature dicte sa loi. C’est parti pour 10 minutes de concentration intense pour Josy. Si vous avez déjà fait cette route en voiture, vous savez quel exercice cela représente!

Imaginez maintenant y conduire un car postal – en tenant compte que la chaussée n’était à l’origine pas prévue pour la largeur des bus d’aujourd’hui - le niveau de difficulté est juste démultiplié. A l’intérieur des galeries, il faut parfois négocier au centimètre près. Au point le plus délicat, le véhicule passe à seulement 5 cm du mur. Le travail du personnel de conduite est tout simplement impressionnant et demande une très grande maîtrise de soi et de son outil de travail.

Entre les deux galeries, nous franchissons, ce qui est appelé, la «ceinture blanche». La route y surplombe 440 mètres de vide. Les passagers se montrent attentifs. Ils sont contents de bénéficier exceptionnellement de quelques informations sur le tracé et ses particularités. Une fois les deux galeries traversées, Josy se détend et poursuit sa route vers le lieu-dit le Godet puis jusqu’à Derborence. La nature se pare à nouveau de vert et les mélèzes nous montrent leurs plus beaux atouts.

Découverte du site

À l’arrivée, c’est l’ensemble du bus qui applaudit notre chauffeur. De nombreuses personnes viennent même le féliciter personnellement. Nous louons son calme olympien. Il faut dire que Josy pratique le karaté, un sport qui l’a certainement beaucoup aidé à gérer les situations stressantes, au cours de sa carrière de conducteur. C’est aussi l’occasion pour les passagers de recueillir quelques informations de première main; notre hôte ayant troqué sa casquette pour celle de guide touristique. N’oublions pas que le site est une réserve naturelleTarget not accessible de Pro Natura. Surprise, ce jour-là, la fille du conducteur qui a formé Josy à ses débuts est parmi nos passagers. L’occasion de partager encore quelques souvenirs.

Nous poursuivons jusqu’au Refuge du lac de DerborenceTarget not accessible, qui comme son nom l’indique, surplombe le magnifique lac de ce petit coin de paradis. L’auberge abrite encore aujourd’hui une pièce où C.F. Ramuz a séjourné pendant l’écriture de son roman «DerborenceTarget not accessible». Un roman qui raconte l’éboulement survenu en 1714 et qui a forgé le paysage si particulier.

Nous quittons ce lieu théâtre de nombreuses légendes. Nous vous invitons, à votre tour, à prendre le car postal (ligne 331/332) au départ de Sion ou de Conthey, du premier week-end d’été au dernier week-end d’octobre (voir horaires). Et à découvrir nos autres incroyables destinations.

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